Panama Papers : mandat d’arrêt en Allemagne contre les fondateurs du cabinet Mossack Fonseca (presse)
20 oct. 2020 Par Agence France-Presse
- Mediapart.fr
Les autorités judiciaires allemandes ont émis un mandat d’arrêt international à l’encontre des deux fondateurs du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, au cœur du scandale d’évasion fiscale des Panama Papers révélé en 2016 par un consortium international de journalistes d’investigation, rapporte le quotidien allemand Sueddeutsche Zeitung (SZ).
Les autorités judiciaires allemandes ont émis un mandat d’arrêt international à l’encontre des deux fondateurs du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, au cœur du scandale d’évasion fiscale des Panama Papers révélé en 2016 par un consortium international de journalistes d’investigation, rapporte le quotidien allemand Sueddeutsche Zeitung (SZ).
Les deux avocats Jürgen Mossack et Ramon Fonseca, soupçonnés d’aide massive à l’évasion fiscale et d’association de malfaiteurs, sont désormais susceptibles d’être arrêtés s’ils tentent d’entrer sur le territoire de l’Union européenne, a rapporté tard lundi le journal, en pointe dans le dossier Panama Papers, et qui s’est associé pour cet article aux groupes audiovisuels régionaux NDR et WDR.
Les deux hommes, détenteurs de passeports panaméens, se trouveraient actuellement dans ce pays qui n’extrade pas ses ressortissants, note le SZ. Les enquêteurs espèrent toutefois que Mossack, qui a de la famille en Allemagne, se livrera de lui-même pour négocier une peine réduite et échapper à des poursuites parallèles aux Etats-Unis.
Sur Twitter, Fonseca a fait indirectement allusion à cette affaire : « concernant l’Allemagne, nous avons vendu des entreprises à une banque allemande, qui les a revendues à des entrepreneurs, qui les ont utilisées pour des questions fiscales dans lesquelles nous n’avions rien à voir ».
Il a également blâmé « la mafia de gauche internationale » pour les accusations portées contre lui et s’est demandé si « l’Allemagne a le droit de parler de justice alors que les tribunaux de Nuremberg ont condamné et exécuté seulement 14 nazis » malgré les millions de morts de la deuxième Guerre mondiale.
Le scandale des « Panama papers » avait éclaté le 3 avril 2016 avec la fuite de 11,5 millions d’archives digitales du cabinet Mossack Fonseca, des documents sensibles analysés par le consortium d’investigation ICIJ qui ont provoqué une onde de choc mondiale, entraînant notamment la démission du Premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson.
Selon l’exploitation par plusieurs médias des Panama Papers, ceux-ci ont permis la mise au jour d’un vaste système d’évasion fiscale transitant par des sociétés-écrans, dans lequel plusieurs centaines de banques ont aidé leurs clients.
Au moins 150 enquêtes ont été ouvertes dans 79 pays pour contrôler de possibles situations d’évasion fiscale ou de blanchiment d’argent, selon le Centre américain d’intégrité publique.
Le cabinet Mossack Fonseca a annoncé en 2018 la cessation de ses activités en raison des « dommages irréparables » infligés à sa réputation. Le Panama pour sa part bataille pour être retiré de plusieurs listes noires de paradis fiscaux.