Panama papers : BNP-Paribas et Crédit Agricole éludent le passé devant les sénateurs

Vendredi 27 mai 2016

Panama papers : BNP-Paribas et Crédit Agricole éludent le passé devant les sénateurs

François Vignal Le 25.05.2016 à 14:28

Les responsables de BNP-Paribas et Crédit Agricole ont été auditionnés par le Sénat suite aux révélations des Panama papers les mettant en cause. Ils jouent la transparence sur le présent mais évitent de s’expliquer sur le passé. Le patron du Crédit Agricole reconnaît cependant qu’il y avait « de la recherche d’évasion fiscale dans le passé ».

Les banques françaises n’ont rien à avoir, de près ou de loin, avec l’évasion et la fraude fiscale. C’est en substance ce qu’ont expliqué mercredi matin aux sénateurs de la commission des finances du Sénat Philippe Brassac, directeur général de Crédit agricole SA, et Jacques d’Estais, directeur général adjoint de BNP-Paribas. Ils ont été auditionnés suite au scandale des Panama papers où les banques françaises se retrouvent mêlées. Le patron de Société générale, Frédéric Oudéa, avait été entendu le 11 mai dernier (voir notre article « Panama papers : la défense bien rodée de la Société générale au Sénat »).

Les révélations des Panama papers ont montré que les trois grandes banques françaises ont eu recours au cabinet d’avocat panaméen Mossack Fonseca pour ouvrir des structures offshores pour le compte de leurs clients. Selon Le Monde, la Société générale a ainsi créé, entre 1977 et 2015, 1005 sociétés via Mossack Fonseca, le Crédit agricole 1129 depuis les années 90 et 468 pour BNP-Paribas depuis les années 80.

Le Crédit Agricole reconnaît encore 23 structures offshores pour des Français

Au milieu des grandes tapisseries de la salle de la commission des finances, le patron de Crédit agricole a cherché à jouer la transparence. Il a expliqué que sa banque s’est retirée en 2010 des territoires dits non-coopératif, c’est-à-dire les paradis fiscaux, qu’elle a « mis fin à toute activité de prestation de conseil » pour la gestion de structures offshore, « activité pour laquelle nous avons eu recours à divers cabinet dont Monsak Fonseca ». Le processus d’« arrêt de toute activité sur des structures offshores s’est totalement achevé en 2015 » ajoute-t-il, soulignant qu’en 2013 la banque a vérifié « la rectitude fiscale » de l’ensemble de sa clientèle internationale.

Aujourd’hui, Crédit Agricole reconnaît l’existence de seulement quatre comptes offshores au Panama pour des clients français. Lire la suite.

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