« Pétrole contre nourriture » : la loi du service-rendu
Créé le 24-01-2013 à 18h00 - Mis à jour à 18h37
Par Caroline Brizard
Au troisième jour d’audience, les mécanismes du détournement de l’embargo qui a pesé sur l’Irak, se précisent. Du tribunal correctionnel de Paris.
Mercredi, devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, au troisième jour du procès « Pétrole contre nourriture », la surprise a été assurée par l’homme d’affaires Claude Kaspereit, qui avait affrété un avion pour l’Irak dans le cadre d’une opération humanitaire en 2000. On l’avait annoncé souffrant… aux Philippines ; il se présente abattu, mais bien présent.
Jugé pour abus de biens sociaux et corruption d’agents publics étrangers, il n’évite pas les questions de la présidente qui mettent en évidence le système de corruption. Pour services rendus, l’allocataire des barils était censé recevoir un droit d’acheter des quantités de pétrole à l’institut irakien chargé des exportations d’or noir, la SOMO. Il les revendait ensuite sur le marché pétrolier officiel en se prenant une marge, et en reversant une commission à l’Etat irakien, via des comptes étrangers.
[…] Plus tôt, le secrétaire général des Amitiés Franco-Irakiennes, Gilles Munier, avait, lui, plaidé la raison humanitaire pour verser sur un compte personnel en Suisse les commissions prélevées sur les ventes de barils alloués par l’Irak. L’argent devait servir à soulager la misère de peuple irakien : « On me parle de violer l’embargo. Mais en envahissant l’Irak, Georges Bush a violé la Charte des Nations Unies, c’est encore plus grave ». Lire la suite sur le site du Nouvel Observateur.