Pétrole contre nourriture : le tribunal se plonge dans le système Total
Par Valerie de Senneville | 04/02 | 15:45 | mis à jour à 17:24
Après deux semaines d’audience, le tribunal aborde la partie « surcharges » du procès. Le pétrolier Total est soupçonné d’avoir payés des surfacturations et acheté du brut irakien provenant d’allocations illicites à des personnalités.
[…] le tribunal aborde maintenant la partie « surcharges ». Ces compléments de prix par rapport aux tarifs déclarés à l’ONU étaient exigés par le gouvernement de Saddam Hussein qui empochait la différence. C’est ce qui est reproché à Total. Mis en examen à la toute fin de l’instruction, le groupe pétrolier est soupçonné d’avoir sciemment payé des surfacturations et acheté du brut provenant d’allocations illicites à des personnalités. Des accusations que Total nie en bloc.
Enquête Tracfin lancée en juin 2000
Tout avait commencé par une enquête Tracfin en juin 2000. Le service de lutte contre la corruption de Bercy avait découvert sur les comptes d’une société suisse Telliac dirigée par Jean Caillet d’étranges mouvements : de grands groupes s’en seraient servi à l’occasion de la signature de marchés à l’étranger pour « véhiculer de manière discrète (…) d’importantes commissions », note le rapport d’enquête fiscale. Au milieu des Vivendi, Alcatel… et autres entreprises internationales, un nom apparaît : Total. Le géant pétrolier aurait utilisé les facilités offertes par Jean Caillet et sa société pour verser des commissions lors d’opérations d’achat de pétrole brut dans les pays de la CEI et en Irak. Le 28 juillet 2002, le procureur de la République de Paris décide d’ouvrir une information judiciaire contre X des chefs d’abus de biens sociaux, complicité et recel. C’est le début du dossier « Pétrole contre nourriture » . Lire la suite sur le site du journal Les Echos.