Sainte Margaret, croisée de la lutte contre l’évasion fiscale

LE MONDE ECONOMIE | 16.12.2014 à 11h58 • Mis à jour le 16.12.2014 à 12h01 | Par Eric Albert (@IciLondres)

Crâne luisant et mains bien à plat sur la table, Kevin Nicholson ressemblait à un petit garçon pris le doigt dans le pot de confiture, lundi 8 décembre. Pendant deux longues heures, le patron de la branche fiscale de PricewaterhouseCoopers (PwC) au Royaume-Uni n’en menait pas large. Devant le comité parlementaire britannique chargé des comptes publics, ce cador du cabinet d’audit a été bousculé, interrompu, malmené.

L’accusation : avoir vendu pendant des années des programmes d’évasion fiscale « à une échelle industrielle ». Si M. Nicholson a tenu bon, sans jamais reconnaître les faits, ses explications abracadabrantesques et ses invraisemblances parlaient d’elles-mêmes.

Dans le rôle de l’inquisitrice en chef, une femme politique qui fait trembler les fiscalistes de tous bords depuis quelques années. Margaret Hodge, députée travailliste, préside ce comité parlementaire depuis 2010 et s’est faite l’une des voix les plus fortes outre-Manche contre l’évasion fiscale.

Grand-mère pas commode

A 70 ans, avec ses allures de grand-mère pas commode, elle malmène, les uns après les autres, les comptables et autres experts en taxation, pour des auditions publiques à grand spectacle. Jusqu’à présent relativement peu connue – elle a été secrétaire d’Etat à trois reprises sous Tony Blair –, elle est devenue la voix politique de la lutte contre l’évasion fiscale.

La semaine dernière, c’était donc au tour de M. Nicholson, qui était là pour (essayer) d’expliquer « LuxLeaks », les fameux documents qui ont fuité du Luxembourg et ont été publiés ..

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