Compte rendu
Tunisie : sept ans après sa chute, qu’est devenu le clan Ben Ali ?
Malgré de multiples condamnations par contumace en Tunisie pour différents chefs d’accusation, la famille Ben Ali, majoritairement réfugiée en Arabie saoudite, n’est pas inquiétée par la justice.
LE MONDE Le 14.01.2018 à 11h37 • Mis à jour le 14.01.2018 à 14h01
C’est un avion entré dans l’histoire de la Tunisie. Le 14 janvier 2011, « Oscar Oscar », un Boeing Business Jet acheté en 1999, quittait le tarmac de Tunis pour la dernière fois. A son bord, Zine El-Abidine Ben Ali, sa seconde épouse, Leïla Trabelsi, deux de leurs enfants et un de leur gendre. Une fuite en pleine nuit qui tournait la page d’une dictature de vingt-trois ans, et la mainmise d’un clan tout-puissant sur tous les secteurs politiques, économiques et sociaux du pays.
Sept ans plus tard, malgré de multiples condamnations par contumace en Tunisie pour des chefs d’accusation aussi variés que détournement de fonds, détention d’armes et de pièces archéologiques, corruption et fraudes immobilières, la famille Ben Ali, majoritairement réfugiée en Arabie saoudite, n’est pas inquiétée par la justice. Un mandat d’arrêt international et deux demandes d’extradition ont été émis par Tunis contre l’ancien couple présidentiel. Mais, au nom de l’hospitalité, l’Arabie saoudite refuse d’extrader les ressortissants musulmans.
[…] Réfugiés au Canada
Certains membres du clan Ben Ali ont néanmoins connu un exil un peu plus chahuté. Après un séjour au Qatar abrégé sur ordre des autorités, la fille aînée des secondes noces du président, Nesrine Ben Ali, est partie s’installer aux Seychelles avec son mari, l’homme d’affaires Sakher El Materi. Tous deux ont été condamnés par contumace à plusieurs lourdes peines de prison notamment pour corruption, fraudes, blanchiment d’argent ou acquisition de terrains illicite.
Longtemps considéré comme le chef du clan Ben Ali, Belhassen Trabelsi, le frère de Leïla et richissime homme d’affaires, s’est réfugié au Canada. Mais sa demande d’asile ayant été refusée, l’homme s’est volatilisé. Sa femme et ses quatre enfants ont, quant à eux, obtenu le statut de réfugiés, listés comme « étrangers politiquement vulnérables ».
En revanche, ils ont été déboutés de leur demande, déposée à la Cour fédérale de Montréal, de débloquer leurs fonds bancaires pour subvenir à leurs besoins. Selon la presse canadienne, la Tunisie aurait même averti Ottawa que le déblocage des avoirs de la famille nuirait aux relations bilatérales entre les deux pays.
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