Un magnat grec cachait de l’argent, en Suisse notamment

Jeudi 23 avril 2015

Un magnat grec cachait de l’argent, en Suisse notamment

Evasion fiscale Le directeur général d’une des plus importantes sociétés de construction en Grèce, soupçonné d’évasion fiscale, a été arrêté mercredi et contraint de payer 1,8 million d’euros d’amende.

Le dirigeant grec, qui aurait dissimulé d’importantes sommes à l’étranger dont notamment en Suisse, est le fils d’une des plus puissantes familles d’entrepreneurs grecs, active dans le secteur de la construction et de la presse où elle est actionnaire de médias très influents.

Le patron de la société Ellaktor a été conduit devant la justice puis relâché après s’être engagé à payer le reste de l’amende de 2 millions au total, « dans un bref délai », selon une source judiciaire.

Selon des informations de presse, l’homme se voit reprocher d’avoir envoyé sur des comptes étrangers environ 8 millions d’euros, dont 4 millions sur des comptes suisses.

Ciblé par Syriza

Son nom figure sur la liste d’Hervé Falciani, l’ex-informaticien de HSBC qui avait dévoilé des fichiers des fraudeurs fiscaux présumés. Cette liste est connue en Grèce sous le nom de « liste Lagarde », parce qu’elle avait été donnée au gouvernement grec par Christine Lagarde, lorsqu’elle était ministre de l’Economie et des Finances en France.

Les arrestations pour dissimulation fiscale ne sont pas rares en Grèce. Mais elles ne concernent guère des personnalités de la dimension du patron de la société Ellaktor.

Le nouveau gouvernement de gauche radicale Syriza, au pouvoir depuis trois mois, a dit vouloir mener la bataille contre l’évasion fiscale qui handicape l’économie du pays. Sur ce point, il est encouragé par ses créanciers UE et Fonds monétaire international (FMI).

Quelque 1,5 milliard de francs au total

Un ancien magistrat spécialisé dans la délinquance financière a été nommé ministre chargé de la lutte contre la corruption.

Fin mars, le gouvernement a repris les discussions avec la Suisse pour enquêter sur les dépôts bancaires des Grecs dans le pays. Une nouvelle rencontre sur ce sujet est prévue à Athènes fin avril.

Au total, selon des chiffres publiés la semaine dernière par le quotidien Tages-Anzeiger, ces dépôts s’élèvent à quelque 1,5 milliard de francs, dont une partie ne serait pas déclarée ou serait le fruit de généreuses exonérations fiscales octroyées par la Grèce, échappant légalement à toute imposition.

(ats/Newsnet)

(Créé : 22.04.2015, 18h35)

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