Eva Joly interpelle BNP Paribas sur sa présence dans les paradis fiscaux
21.08.2009 09h53
NÎMES (AFP) - L’eurodéputée Eva Joly (Europe-Ecologie) a interpellé vendredi la banque française BNP Paribas sur sa présence dans les paradis fiscaux et souhaité savoir ce que la banque française « a gagné », notamment dans ses « 21 filiales aux Iles Caïman ».
"La BNP n’a pas été choisie au hasard. Dans notre travail sur l’Afrique, nous avons vu trop souvent la BNP impliquée dans des montages sur le pétrole qui permettaient aux chefs d’Etat de dégager des fonds dans leurs propres comptes ouverts dans les paradis fiscaux« , a expliqué l’ancienne juge anti-corruption, lors d’une conférence de presse durant les Journées d’été des Verts et Europe-Ecologie à Nîmes. »Nous souhaitons savoir pour la BNP ce qu’elle a gagné dans ses deux filiales à Chypre, dans les 27 filiales au Luxembourg, dans les 21 filiales au Iles Caïman", a-t-elle ajouté.
L’eurodéputé Pascal Canfin a estimé que BNP Paribas, "la banque française qui a le plus de filiales - 189 - dans les paradis fiscaux et qui a reçu 5 milliards d’aides publiques« , devait »justifier de son activité".
Mme Joly a souhaité que « les députés Verts français déposent une proposition de loi qui oblige les multinationales à déclarer les revenus pays par pays ».
« En attendant, Europe-Ecologie va prendre l’initiative d’interpeller ces multinationales », a déclaré la présidente de la commission développement au Parlement européen, souhaitant la « création d’une commission d’enquête chargée d’établir le rôle des paradis fiscaux en matière de développement ».
Les écologistes devraient bientôt proposer à l’Assemblée nationale et au Parlement européen un « texte » qui permettrait de « conditionnaliser les aides publiques à la présentation détaillée de l’utilisation faite par les paradis fiscaux ».
Il faut également « essayer d’attaquer sur le plan juridique les paradis fiscaux » en jouant sur la « concurrence déloyale pour les Etats qui cherchent à lever les impôts », a expliqué M. Canfin.
© AFP
Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.
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