Eva Joly : « la Commission est dirigée par l’évadeur fiscal en chef »
Par : Apolline Garnier & Nezim Tandjaoui | Eurosorbonne 10:08
Eva Joly revient sur les derniers scandales financiers européens, les difficultés de les empêcher et la question des lanceurs d’alerte. « Notre malheur, c’est que la Commission est dirigée par l’‘évadeur’ fiscal en chef », regrette-t-elle. Une interview d’Eurosorbonne.
Eva Joly est députée européenne, vice-présidente de la Commission spéciale sur la criminalité financière, la fraude fiscale et l’évasion fiscale (TAX3).
Quand est-ce que le Parlement a commencé à s’intéresser à la question de l’évasion fiscale ?
Nous avions commencé notre travail après le scandale de LuxLeak en novembre 2014, où il était devenu évident pour tout le monde que 350 multinationales avaient un rescrit fiscal avec le Luxembourg. De ce rescrit, il résultait qu’ils ne payaient qu’un pourcentage très faible d’impôt.
Nous avons alors pu obtenir un mandat pour une commission spéciale, qui était chargée d’étudier et comprendre l’étendue de la problématique et de proposer des réformes pour y remédier. Nous l’avions appelé TAX1, et son mandat a été prolongé.
Et juste au moment où nous terminions le travail sur LuxLeak en 2016, il y a eu le scandale des Panama Papers. Nous avons alors créé la commission TAX2, qui travaillait plus précisément sur les éléments révélés par ce dernier. Mais ce n’était que la partie émergée de l’iceberg. Lire la suite.