Bolloré échappe à son exclusion du plus grand fonds souverain au monde

Mardi 9 juillet 2024

Le conseil d’éthique avait recommandé que les groupes Bolloré et Compagnie de l’Odet soient exclus du portefeuille du fonds souverain norvégien. Il mettait en cause des violations des droits de l’homme commises dans les plantations d’huile de palme au Cameroun, dans lesquelles le groupe Bolloré a des intérêts minoritaires. Le fonds souverain a préféré la voie du dialogue actionnarial à la sanction boursière.

Par Nessim Aït-Kacimi Publié le 9 juil. 2024 à 11:35 Mis à jour le 9 juil. 2024 à 12:17

Le plus grand fonds souverain au monde (1.564 milliards d’euros), celui de la Norvège, va rester investi sur le groupe Bolloré en dépit de l’avis contraire de son conseil d’éthique. Créé par le ministère des finances, ce dernier veille à ce que le fonds d’investissement étatique du pays, chargé de gérer la manne pétrolière, respecte certaines règles d’investissement (secteurs prohibés, activités répréhensibles…). Il émet ensuite des recommandations d’exclusion du portefeuille, qui sont suivies ou non.

C’est en effet la banque centrale de Norvège (Norges Bank) qui est au final décisionnaire. Or, son conseil exécutif estime que le fonds doit rester investi sur Bolloré - il possède une participation de 1,15 % du capital soit 76,4 millions d’euros fin 2023 et sa holding la Compagnie de l’Odet 0,13 % du capital ou 13 millions d’euros - et engager un dialogue constructif sur les deux prochaines années. C’était la seconde fois seulement qu’un groupe français était dans le collimateur du conseil d’éthique. En 2006, Safran avait été exclu du portefeuille du fonds pour ses activités dans l’armement nucléaire. Lire la suite.

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