Agence France-Presse 21 novembre 2024 à 14h30
Le gouvernement britannique a annoncé jeudi des sanctions à l’encontre de la femme d’affaires angolaise Isabel dos Santos ainsi que des oligarques ukrainien Dmytro Firtach et letton Aivars Lembergs, accusés d’avoir « volé les richesses de leur pays pour leur profit personnel ».
Ces mesures, qui consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager au Royaume-Uni, visent aussi certains de leurs proches et associés.
Le ministère des Affaires étrangères souligne avoir voulu « cibler à la fois les auteurs d’actes graves de corruption et leurs complices, en particulier là où des richesses illicites sont cachées au Royaume-Uni », afin de faire du pays « un environnement plus hostile aux acteurs corrompus ».
Isabel dos Santos, fille de l’ancien président d’Angola et qui a été considérée comme la femme la plus riche d’Afrique, est recherchée par les autorités angolaises enquêtant sur des illégalités dans la gestion de la compagnie pétrolière nationale Sonangol. La femme d’affaires est également sur le radar de la justice d’autres pays, dont le Portugal.
Elle a « systématiquement abusé de ses fonctions dans des entreprises publiques pour détourner au moins 350 millions de livres sterling, privant l’Angola de ressources et de financements pour un développement indispensable », estime le Foreign Office, qui a aussi sanctionné son amie et partenaire d’affaires Paula Oliveira et son directeur financier Sarju Raikundalia.
L’oligarque Dmytro Firtach a « extorqué des centaines de millions de livres sterling à l’Ukraine par la corruption et son contrôle de la distribution de gaz, et a caché des dizaines de millions de livres sterling de gains mal acquis dans le marché immobilier britannique », ajoute le communiqué.
Son épouse Lada Firtach et Denis Gorbunenko, un conseiller financier basé au Royaume-Uni, sont aussi visés.
Le Letton Aivars Lembergs, accusé de « corruption et blanchiment d’argent », est sanctionné avec sa fille Liga Lemberga.
« Ces individus sans scrupules privent égoïstement leurs concitoyens du financement indispensable pour l’éducation, la santé et les infrastructures, pour leur enrichissement personnel », a déclaré le chef de la diplomatie, David Lammy.
« L’âge d’or du blanchiment d’argent est révolu », a ajouté le responsable travailliste.
Les sanctions ont été prises dans le cadre d’un régime de lutte anticorruption mis en place en 2021 sous un gouvernement conservateur.
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