Par Eric Albert (Londres, correspondance) Publié hier à 14h30, modifié hier à 16h15
Tous les cabinets de conseil en fiscalité le disent : certains de leurs clients envisagent de quitter le Royaume-Uni, d’autres l’ont déjà fait. Marilyn McKeever, de BDB Pitmans, évoque une poignée de grosses fortunes qui ont déjà plié bagage, essentiellement des Américains qui sont rentrés aux Etats-Unis, tandis qu’un autre prépare ses valises pour le Portugal. Vanesha Kistoo, qui s’occupe des clients français pour Blick Rothenberg, estime qu’environ 20 % d’entre eux se préparent sérieusement à quitter le sol britannique – même si, pour certains, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, il n’en est plus question, précise-t-elle. Anthony Whatling, du cabinet Alvarez & Marsal, cite un banquier dont six clients sont partis depuis le début de l’année.
Le Royaume-Uni est sur le point de mettre fin à une niche fiscale qui existe depuis 1799 et qui bénéficie aux riches étrangers résidant dans ce pays. Le statut de « non domicilié » (« non-dom ») avait été inventé initialement pour les colons qui avaient fait fortune à l’autre bout du monde et voulait éviter les impôts tant qu’ils n’avaient pas rapatrié leur argent dans leur patrie d’origine. En deux siècles, il s’est progressivement transformé en un régime d’exception, qui permet de vivre au Royaume-Uni, et de ne payer des impôts que sur l’argent qui y est gagné ou rapatrié. Tous les revenus générés hors du Royaume-Uni sont exemptés. Lire la suite.