Credit Suisse-La Banque nationale suisse veut améliorer le dispositif réglementaire des banques

Mardi 18 mars 2025

La crise de Credit Suisse en 2023 a mis en lumière des lacunes dans le dispositif réglementaire des banques en Suisse, sur le plan des exigences en matière de fonds propres et de liquidités notamment, a estimé mardi la Banque nationale suisse qui soutient les efforts du Conseil fédéral visant à renforcer la résilience des banques et leur capacité d’assainissement et de liquidation en cas de crise.

Par Reuters Publié le 18 mars 2025 à 09:20

ZURICH, 18 mars (Reuters) - La crise de Credit Suisse en 2023 a mis en lumière des lacunes dans le dispositif réglementaire des banques en Suisse, sur le plan des exigences en matière de fonds propres et de liquidités notamment, a estimé mardi la Banque nationale suisse qui soutient les efforts du Conseil fédéral visant à renforcer la résilience des banques et leur capacité d’assainissement et de liquidation en cas de crise.

La Suisse s’est engagée à introduire des réglementations bancaires plus strictes en réponse à l’effondrement de Credit Suisse, qui a ensuite été rachetée par son ancien rival UBS .

Au centre des propositions formulées par le gouvernement l’année dernière se trouve la nécessité pour UBS d’améliorer ses ratios de fonds propres afin de renforcer sa solidité et d’éviter un nouveau scenario similaire à celui de Credit Suisse.

Le niveau de ratio qu’UBS devrait détenir fait toutefois l’objet d’un vif débat et se concentre sur le degré de capitalisation de ses filiales étrangère, la Banque nationale suisse ayant souligné dans son rapport de gestion 2024 « l’insuffisance de la couverture des participations dans les filiales ».

"La BNS a noté que la maison mère d’UBS présentait une capitalisation plus robuste que celle du Credit Suisse avant la crise ; toutefois, le régime de fonds propres existant présente des lacunes qui doivent être comblées", peut-on lire dans le rapport.

UBS affirme qu’elle est déjà bien capitalisée par rapport à ses concurrents mondiaux et que le fait de lui faire détenir des milliards de dollars supplémentaires risque de la désavantager et de menacer la compétitivité de la Suisse en tant que centre financier mondial.

La Banque nationale suisse s’est montrée positive quant à l’intégration de Credit Suisse par UBS, estimant que « la situation des entités qui faisaient auparavant partie de Credit Suisse s’est stabilisée à la suite du rachat par UBS », et a jugé que UBS est entrée « dans une phase de transition qui s’étendra sur plusieurs années ».

« UBS satisfaisait déjà aux exigences futures anticipées pour le groupe fusionné au titre de la réglementation too big to fail (TBTF). L’évolution d’indicateurs de marché tels que les primes pour couverture de défaillance (credit default swaps, CDS) et le cours de l’action reflète une évaluation positive par le marché des perspectives de la banque fusionnée » a détaillé l’institution.

Le potentiel de pertes d’UBS reste néanmoins « substantiel » selon la Banque nationale suisse pour qui « les coûts d’intégration et les pertes attendues du fait de la liquidation d’importantes positions à risque héritées de Credit Suisse limitent en effet la capacité d’absorption des pertes d’UBS. » (Rédigé par Dave Graham, version française Bertrand De Meyer, édité par Augustin Turpin)

Revenir en haut