Par Maxime Vaudano et Jérémie Baruch Publié aujourd’hui à 06h00, modifié à 16h02
En Suisse, Finaport est l’une de ces entreprises respectables que la place financière aime à promouvoir. Ce cabinet de gestion de fortune basé à Zurich revendique plus de deux milliards d’euros de placements financiers et immobiliers. Il gère, pour le compte d’une clientèle triée sur le volet, les relations avec les banques et les cabinets d’immatriculation de sociétés offshore. Mais surtout, en tant que porte d’entrée sur le système financier, il est censé être la première vigie dans la lutte contre le blanchiment d’argent : la loi lui impose des vérifications strictes sur les antécédents et l’origine des fonds de ses clients.
Or, des documents confidentiels révèlent que Finaport a, jusque très récemment, géré les fonds de plusieurs personnalités soupçonnées de corruption ou visées par des poursuites judiciaires. La présence parmi elles de plusieurs membres de l’élite russe au profil sulfureux ne manquera pas de relancer le débat sur la complaisance de la Suisse à l’égard de l’argent russe, ravivé par la guerre en Ukraine. Cette enquête menée par Le Monde, en collaboration avec plusieurs médias internationaux, questionne également la surveillance par les autorités des cabinets de gestion de fortune qui, moins exposés que les grandes banques, jouent pourtant un rôle crucial dans l’attractivité financière du pays. Lire la suite.