Malte : un ex-Premier ministre renvoyé en justice pour corruption

Mercredi 8 mai 2024

Un ancien Premier ministre maltais, l’actuel vice-Premier ministre et le gouverneur de la banque centrale comptent parmi les dizaines de personnes renvoyées devant la justice dans une affaire de privatisation d’hôpitaux qui fait scandale sur la petite île méditerranéenne membre de l’UE, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Agence France-Presse 8 mai 2024 à 12h58

Joseph Muscat et l’un de ses anciens ministres, Konrad Mizzi, devront répondre de corruption dans l’exercice de fonctions publiques et blanchiment d’argent, selon des documents judiciaires obtenus par l’AFP.

L’ancien chef de cabinet de M. Muscat, Keith Schembri, est lui soupçonné de blanchiment, corruption et abus de pouvoir.

L’actuel vice-Premier ministre, Chris Fearne - pressenti pour devenir le prochain commissaire européen représentant Malte à Bruxelles -, ainsi que le ministre des Finances, Edward Scicluna, également gouverneur de la banque centrale, sont quant à eux poursuivis pour fraude, détournement de fonds et gains frauduleux.

L’enquête avait débuté en 2015 après la décision du gouvernement travailliste de Joseph Muscat de privatiser trois hôpitaux publics maltais au bénéfice de la société Vitals Global Healthcare.

Celle-ci, qui n’avait aucune expertise dans le secteur de la santé, avait revendu au bout de 21 mois la concession à une autre société, la Steward Health Care, sans avoir fait aucun des investissements annoncés.

A la suite d’un recours déposé par le parti nationaliste, dans l’opposition, la justice a annulé cette privatisation l’an dernier. Une cour d’appel a confirmé cette décision en mettant en lumière la « collusion » entre les entreprises citées et de hauts responsables politiques.

M. Muscat, qui a démissionné en 2019 après le scandale politique causé par l’assassinat de la journaliste d’investigation Daphné Caruana Galizia, clame son innocence.

« Si elles n’étaient pas aussi graves, les accusations me visant serait risibles », a-t-il réagi sur sa page Facebook cette semaine. « Sans même m’auditionner, les autorités ont décidé de me salir en m’accusant de corruption, de blanchiment d’argent, d’avoir mis en place une organisation criminelle, allant jusqu’à prétendre que j’ai reçu 30 millions d’euros ».

« Je me ferais un plaisir de démonter chacune de ces accusations et de montrer comment non seulement elles sont fondées sur des inventions, mais aussi sur des mensonges », a-t-il ajouté.

Agence France-Presse

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