Notre grande enquête sur les routes détournées du pétrole russe
Par Bertille Bayart Publié il y a 2 heures, Mis à jour il y a 2 minutes
Le pétrolier russe Pegas, rebaptisé Lana et battant pavillon iranien, dans les eaux grecques, le 27 mai 2022. Thanassis Stavrakis/AP
ENQUÊTE - Nouveaux pays acheteurs, nouveaux bateaux, nouveaux intermédiaires, le brut russe continue de couler. La coalition des sanctions entend durcir le système, mais ne veut surtout pas stopper les flux.
Il se passe de drôles de choses sur les mers du globe. Au beau milieu de l’Atlantique, à 1500 km à l’ouest du Portugal, dans la zone des Açores, quatre bateaux disparaissent des écrans radars. En même temps et pendant au moins quarante-huit heures, du 13 au 15 juin dernier. Leur transpondeur - le signal AIS, Automatic Identification System, suivi par satellite - a été débranché. Trois d’entre eux battent pavillon panaméen, le dernier est libérien. Trois petits tankers, l’Emily S, le Merope et le Skadi, et un gros, le Monica S, se sont donné un rendez-vous discret, reconstitué par la société d’analyse Kpler, dans une note publiée le 7 septembre. Sur la base de ses observations, elle conclut que les trois plus petits vaisseaux, venus de la Baltique, « ont transféré leurs cargaisons de pétrole de l’Oural sur le “Monica S” ». Le Monica S a ensuite fait route à l’est, et déchargé sa cargaison plusieurs semaines plus tard, en Chine.
Quelques jours après, dans la même zone, le Lauren II réceptionnait… Lire la suite.