Pérou : un journaliste anticorruption tué par balles

Mardi 21 janvier 2025

Le journaliste péruvien Gaston Medina, qui dénonçait des cas de corruption et d’extorsion, a été assassiné lundi à la sortie de son domicile, a annoncé lundi le principal syndicat de journalistes du pays.

Agence France-Presse 21 janvier 2025 à 02h17

Le journaliste péruvien Gaston Medina, qui dénonçait des cas de corruption et d’extorsion, a été assassiné lundi à la sortie de son domicile, a annoncé lundi le principal syndicat de journalistes du pays.

Propriétaire et directeur de la chaîne régionale Cadena Sur TV, M. Medina « a été tué de plusieurs coups de feu à la porte de sa maison à Ica », dans le sud du Pérou, a déclaré l’Association nationale des journalistes (ANP).

Il a été transporté à l’hôpital où il a été déclaré mort.

Selon l’ANP, le journaliste « dénonçait le gouvernement régional, la municipalité provinciale, le pouvoir judiciaire et les extorqueurs » du service public de transports d’Ica, ville d’environ 450.000 habitants.

Gaston Medina était « menacé de mort », a déclaré son avocat Wilmer Quispe, qui a réclamé une « enquête approfondie de la police nationale » devant les journalistes présents à l’hôpital.

Le journaliste avait dénoncé l’extorsion opérée par des gangs criminels envers des conducteurs de bus et des petits commerçants, un phénomène en expansion au Pérou.

Lundi, dans la ville de Trujillo, dans le nord-ouest du pays, épicentre de l’extorsion, deux personnes ont été blessées par l’explosion d’une bombe devant le bureau du procureur. Des images de vidéosurveillance montrent un homme à moto déposant un sac devant le bureau du procureur. Le sac a explosé peu après.

Le procureur général Delia Espinoza a attribué cet attentat au crime organisé.

L’an dernier, les entreprises de transport du pays ont organisé de nombreuses grèves en raison des meurtres de chauffeurs de bus attribués à ces gangs.

La criminalité organisée a considérablement évolué ces dernières années au Pérou du fait de la crise migratoire au Venezuela, du trafic d’armes à feu et de l’arrivée de puissants gangs tels que le « Tren de Aragua », d’origine vénézuélienne, a reconnu le gouvernement.

Le Pérou occupe le 125e rang sur 180 pays dans l’Indice de la liberté de la presse 2024 de Reporters sans frontières, en chute depuis 2022.

L’ANP a recensé 392 attaques et agressions contre des journalistes en 2024, le nombre le plus élevé enregistré au cours du siècle.

Agence France-Presse

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