ALSTOM : L’enquête britannique pour corruption touche la Hongrie
29/01/15 à 00:32 - Reuters
LONDRES, 28 janvier (Reuters) - La justice britannique cherche à savoir si des filiales du groupe Alstom, qui fait l’objet d’une enquête internationale pour corruption, auraient également versé des pots-de-vin en Hongrie.
La direction britannique de la répression des fraudes (Serious Fraud Office, SFO) a déjà inculpé deux filiales britanniques d’Alstom et quatre anciens employés d’avoir versé des pots-de-vin dissimulés en honoraires de consultants pour remporter des contrats en Inde, Pologne, Tunisie et Lituanie.
Le juge Nicholas Loraine-Smith a dit au tribunal de Southwark Crown lors d’une audience préliminaire que l’enquête de la SFO pourrait inclure un troisième volet en Hongrie, tout en ajoutant que les accusations n’avaient pas encore été spécifiées.
« Nous sommes au courant des enquêtes de la SFO », a déclaré une porte-parole d’Alstom, qui a refusé de faire plus de commentaires sur une enquête en cours.
Ces poursuites britanniques font suite à une série d’enquêtes lancées dans le monde, que ce soit aux Etats-Unis, au Brésil ou en Suisse, sur les pratiques d’Alstom et de ses filiales dans des pays allant de la Pologne à l’Inde, en passant par l’Indonésie, la Chine, l’Arabie saoudite, l’Egypte et les Bahamas depuis au moins l’an 2000.
Aux Etats-Unis, Alstom a plaidé coupable en décembre de corruption de fonctionnaires dans des pays comme l’Indonésie ou l’Arabie saoudite et accepté de verser une amende de 772 millions de dollars dans le cadre d’un règlement négocié avec le département américain de la Justice.
Le groupe prendra en charge l’amende bien que General Electric se soit engagé à supporter tous les passifs et risques associés à son pôle énergie qu’il rachète.
Au Royaume-Uni, la SFO a accusé Alstom Network UK en septembre d’avoir versé des pots-de-vin sur une période de six ans pour remporter des contrats en Inde, en Pologne et en Tunisie, et Alstom Power Ltd en décembre de corruption pendant huit ans en relation avec des contrats pour une centrale électrique en Lituanie.
Les filiales d’Alstom visent un abandon des poursuites, en partie pour des raisons de procédure. Si la demande d’abandon des poursuites est rejetée, le procès démarrera en mai 2016. Il devrait durer entre six et huit semaines.
(Kirstin Ridley ; Juliette Rouillon pour le service français)