Brésil : 90,7 millions d’euros d’Alstom gelés pour corruption présumée

Mercredi 4 février 2015

Brésil : 90,7 millions d’euros d’Alstom gelés pour corruption présumée

AFP 3 février 2015 à 19:18 (Mis à jour : 3 février 2015 à 20:22)

La justice brésilienne a gelé l’équivalent de 90,7 millions d’euros (282 M de réais) appartenant au groupe d’énergie et de transport français Alstom, soupçonné de corruption dans des contrats d’énergie au Brésil.

L’ordre judiciaire a été décrété lundi soir pour un cas de corruption « d’extrême gravité », en 1998, a indiqué mardi le procureur du patrimoine public de Sao Paulo, José Carlos Blat.

L’enquête cherche à prouver l’existence de dessous-de-table versés à des fonctionnaires de l’administration de Sao Paulo par la filiale brésilienne d’Alstom pour obtenir la signature d’un contrat sans à avoir à passer par un appel d’offres, selon le quotidien Folha de Sao Paulo.

L’un des fonctionnaires impliqués est Robson Marinho, ex-conseiller du Tribunal des comptes de Sao Paulo et l’un des fondateurs du parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, opposition), le grand rival du Parti des travailleurs (PT, gauche) au pouvoir.

« L’action d’improbité continue parce qu’il s’agit d’un cas de corruption d’extrême gravité ou en plus du contrat, il a été accepté une gratification de corruption passive et active entre M. Marinho et d’autres agents publics et Alstom du Brésil », a affirmé M. Blat mardi dans une interview à la chaîne de TV Globo news.

M. Marinho a été écarté de ses fonctions l’an dernier, a rappelé le procureur qui a ajouté que le contrat en question concernait la construction d’usines électriques à Sao Paulo pour la transmission d’énergie à la fin des années 90.

Le service de presse d’Alstom à Sao Paulo a affirmé dans un courrier électronique à l’AFP que « l’entreprise n’avait pas encore été notifiée et réitère que ses activités respectent la législation brésilienne ».

« Dans la mesure où les informations de la coopération judiciaire internationale arrivent au Brésil, d’autres personnes pourront être poursuivies », a ajouté M. Blat.

Alstom a déjà admis que certains de ses cadres avaient versé des pots de vin à des fonctionnaires en Indonésie, en Egypte et en Arabie Saoudite, aux Bahamas et à Taiwan pour remporter des contrats.

Alstom fait aussi l’objet d’une enquête au Brésil pour sa participation présumée à un cartel d’entreprises soupçonnées de corruption dans des appels d’offres concernant la construction et l’entretien du métro de Sao Paulo.

AFP

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