par Eric Jozsef, correspondant à Rome publié le 26 juillet 2023 à 17h36
Tangentopoli. Littéralement « pots-de-vin-ville ». En 1992, l’Italie doit inventer un nouveau terme pour décrire l’ampleur du système généralisé de corruption dévoilé par Antonio Di Pietro, un petit magistrat milanais aux méthodes rugueuses. En quelques mois, les milieux des affaires, l’administration et surtout une bonne partie de la classe politique transalpine vont être submergés. Jamais dans l’histoire des démocraties occidentales une telle série d’enquêtes et d’arrestations n’avait décapité à ce point l’élite et l’establishment d’un pays. En l’espace de moins de deux ans, pratiquement tous les grands noms du capitalisme italien vont être rattrapés par les affaires, depuis les dirigeants d’Eni (alors société nationale des hydrocarbures) à ceux de Fiat, en passant par Ferruzzi-Montedison, dont le numéro 1, Raul Gardini, se suicidera en juillet 1993. Patron de la Fininvest, magnat de la communication et président du club de foot du Milan AC, Silvio Berlusconi recevra un premier avis d’ouverture d’enquête en octobre 1994 alors qu’il Lire la suite.