Huit arrestations à Malte dans l’enquête sur le meurtre de la journaliste tuée le 17 octobre

Lundi 4 décembre 2017

Huit arrestations à Malte dans l’enquête sur le meurtre de la journaliste tuée le 17 octobre

La blogueuse anticorruption, Daphne Caruana Galizia, s’était attaquée aux plus hautes sphères de la politique maltaise. Elle est morte dans l’explosion de sa voiture.

Le Monde.fr avec AFP | 04.12.2017 à 11h13 • Mis à jour le 04.12.2017 à 11h25

Huit personnes, toutes maltaises, ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de la journaliste et blogueuse anticorruption Daphne Caruana Galizia, a annoncé lundi 4 décembre le premier ministre de l’île, Joseph Muscat. « Des individus connus de la police » se trouvent parmi elles, précise-t-il dans un communiqué.

Les suspects ont été placés en garde à vue et la police doit décider dans les quarante-huit heures de les déférer ou non en justice. Le premier ministre a aussi rappelé que les enquêteurs maltais avaient bénéficié de l’aide de la police fédérale américaine (FBI), d’Europol et de la police finlandaise.

Souvent qualifiée de « Wikileaks à elle toute seule », Mme Caruana Galizia, 53 ans, avait révélé certains des pans les plus sombres de la politique maltaise. Elle a été tuée le 17 octobre dans l’explosion d’une bombe placée sous sa voiture. « Culture d’impunité »

La journaliste avait notamment dévoilé en avril que l’épouse de M. Muscat était la bénéficiaire d’une société-écran domiciliée au Panama, appelée Egrant, au sein de laquelle 1 million de dollars avait été déposé par l’Azerbaïdjan. Ces accusations ont été démenties par le premier ministre et sa femme.

Le gouvernement maltais a promis, le 21 octobre, une récompense d’un million d’euros à quiconque apporterait des informations permettant d’élucider ce crime – une initiative dénoncée par les trois fils de Daphne Caruana Galizia :

« Nous ne sommes pas intéressés par une condamnation en justice qui permette seulement aux responsables au gouvernement ayant bénéficié du meurtre de notre mère de tourner le dos et de dire que la justice a été rendue. »

Ils ont réclamé la démission de M. Muscat, l’accusant d’avoir créé une culture d’impunité ayant transformé Malte en « île mafia ».

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