Nº2255
SEMAINE DU JEUDI 24 Janvier 2008
Jean-Baptiste Parlos : Juge vert
Une main de fer dans un gant de velours. C’est la réputation de Jean-Baptiste Parlos, le président de la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Ce magistrat de 46 ans vient de révolutionner le droit français. Il a condamné pour la première fois, dans le cadre du procès de l’« Erika », l’affréteur d’un pétrolier, Total, pour « pollution maritime » ayant entraîné un « préjudice écologique ». Verdict historique. Chez les défenseur de l’environnement, on exulte. Chez les armateurs et les pétroliers, on tremble.
Ce n’est pas le premier procès explosif auquel s’attelle Jean-Baptiste Parlos, un temps au cabinet de Marylise Lebranchu, ministre de la Justice de Lionel Jospin. Rigoureux, minutieux et d’une redoutable efficacité, Jean-Baptiste Parlos a un faible pour les marathons judiciaires. Et les dossiers sensibles.
2001 : il est juge d’instruction et suit le dossier Ben Barka. Panique à la chancellerie : il veut enquêter en territoire marocain. Pas moins…
En 2002, l’impétueux magistrat récupère l’instruction du meurtre du juge Borrel à Djibouti. Affaire d’Etat, là encore. A la surprise générale, il ordonne une nouvelle exhumation du corps.
« C’est un coriace doublé d’un ambitieux, dit de lui un ancien collègue. Il ne lâche jamais l’affaire. »
Son prochain « coup » ? Il devrait être désigné pour présider le procès de l’affaire Falcone, dossier sur les ventes d’armes en Angola, impliquant de nombreuses personnalités françaises.
Audience prévue en septembre prochain.
Marie Vaton
© Le Nouvel Observateur
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