Juge suisse et fâcheux milliard
Un autre perdant, Roland Dumas, s’époumone à crier que d’autres ont touché beaucoup plus que lui. Dans la vente des frégates à Taiwan, connexe à l’affaire Elf, au moins 500 millions de dollars de commissions et rétro-commissions ont été versés à partir de 1991 par Thomson (alors présidée par Alain Gomez).
La justice française s’abstient assez obstinément de rechercher leurs bénéficiaires.
Parce que certains sont aujourd’hui du côté des gagnants. Mais aussi, sans doute, parce que l’affaire recèle un énorme magma de scandales et secrets d’État : de quoi, serinent les Sirven et consorts, « faire sauter vingt fois la République ». Une République souterraine, profondément anti-démocratique, dont la Françafrique est un gros morceau, et qu’il est en réalité urgent de remiser.
L’attentisme de la justice française est fâcheusement contrarié par l’activisme du juge genevois Perraudin.
Celui-ci a bloqué, sur les comptes suisses du Taiwanais Andrew Wang, la modeste somme d’un milliard de FF.
Ex-représentant de Thomson, Wang a participé à la vente des frégates. Il est soupçonné par la justice taiwanaise d’avoir participé au meurtre du capitaine Yin, opposé à la transaction. Il serait réfugié à Londres (Libération, 19/06/2001).
Les justices suisse, taiwanaise, ou même britannique aideront-elles leur consœur française ?
Billets d’Afrique Numéro 94 Juillet-Août 2001
Publié avec l’aimable autorisation de l’Association Survie.
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