La disparition de Renaud Van Ruymbeke, le juge à moustache au patronyme de grimpeur hollandais, nous laisse orphelins d’une époque où les magistrats étaient des contre-pouvoirs et d’un homme qui incarnait la révolte et le désir d’indépendance d’une corporation et d’un pays en mal de héros et de repères. De Boulin à Sarkozy, VR a instruit entre Rennes et Paris les plus grosses affaires politico-financières des quarante dernières années. Pianiste doué, amoureux des symphonies de Ludwig van, il était le scribe pugnace et méticuleux d’un appel lancé à Genève avec six autres magistrats visant à lutter contre la corruption. Denis Robert retrace son parcours chaotique et courageux et livre un entretien fleuve et une vidéo, tous deux oubliés et prémonitoires.
Tribune
12.05.2024
Denis Robert
[…] La quête d’un juge, la vérité d’un homme
Si Renaud Van Ruymbeke a toujours résisté aux sirènes de l’argent et des médailles, il est sans doute mort de ce qu’il a aimé - son idéal de justice et sa recherche effrénée d’une vérité - au moment de l’affaire des listings truqués. Ce n’était pas un suicide, mais un crime public et symbolique. Lire la suite.