« Bien mal acquis » : la cour d’appel de Paris rejette les recours de trois enfants Bongo

Mercredi 17 janvier 2024

La cour d’appel de Paris a rejeté mardi les recours de trois des enfants du défunt président Omar Bongo Ondimba qui contestent leur mise en examen dans l’information judiciaire sur le volet gabonais des « biens mal acquis » africains en France, a-t-on appris de source judiciaire.

Agence France-Presse 16 janvier 2024 à 22h12

Pour Pascaline Bongo, fille aînée et ancienne directrice de cabinet à la présidence du Gabon, la chambre de l’instruction a simplement annulé un acte de procédure - son interrogatoire en audition libre - et supprimé des pièces du dossier y faisant référence, selon la même source.

Les magistrats ont rejeté également les requêtes en nullité de Jeff Bongo Ondimba, fils d’Omar, et de Philomène Kouna, fille adoptive d’Omar Bongo.

Selon l’avocate de Pascaline Bongo, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, l’annulation de l’audition libre de sa cliente « tend à démontrer que l’accusation s’est construite en violation manifeste des règles applicables ».

« Je ne peux que déplorer que la cour d’appel ne soit allée jusqu’au bout de sa démarche en annulant la mise en examen de Pascaline Bongo, infondée tant en droit qu’en fait », a-t-elle ajouté.

Au total, dix descendants du richissime patriarche, président du Gabon de 1967 jusqu’à sa mort en 2009, ont été mis en examen depuis mars 2022. L’ex-miss France Sonia Rolland et la banque BNP sont également mis en cause.

« La défense a fait feu de tout bois mais la chambre de l’instruction a logiquement rejeté l’essentiel des arguments. La procédure se poursuit et nous espérons qu’elle connaîtra maintenant rapidement son terme », ont réagi William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats de l’association anti-corruption Transparency International, à l’origine de cette procédure via une plainte en mai 2007.

En août et encore en décembre, une dizaine de biens ont été saisis dans des recoins huppés de Paris, en Provence ou sur la Côte d’Azur, pour une valeur estimée à environ huit millions d’euros.

Les biens sont soupçonnés d’avoir été acquis grâce à l’argent de la « Françafrique », un puissant système de corruption, de cooptation politique et de chasses gardées commerciales entre Paris et ses anciennes colonies du continent, qui a notamment donné lieu à l’« affaire Elf » en France.

Au total, environ 70 millions d’euros de biens ont été saisis à ce jour, a indiqué en septembre une source judiciaire.

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Agence France-Presse

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