Quand la Suisse s’attaque à la fraude fiscale
Par Rédaction Entreprendre - 09/04/2020
Longtemps considérée comme un paradis fiscal, la Suisse semble changer de pied et n’hésite plus à poursuivre les fraudeurs, qu’ils soient étrangers ou helvètes. En témoignent les récentes affaires impliquant l’ex-roi d’Espagne, Juan Carlos Ier, ou le marchand d’art suisse Yves Bouvier.
[…] La justice helvète, pourtant réputée pour sa tolérance fiscale et bancaire, s’est récemment saisie de l’affaire. Début mars, le procureur suisse Yves Bertossa, connu pour son intransigeance, a ainsi ouvert une enquête pour « blanchiment d’argent aggravé ». Son objectif : faire toute la lumière sur cette possible affaire de corruption, qui pourrait contraindre le vieux roi à bientôt devoir s’expliquer devant la justice suisse. Un quasi-crime de lèse-majesté, qui témoigne de l’évolution des pratiques à l’œuvre en Suisse, particulièrement depuis la révélation par la presse des « Panama Papers », scandale financier à grande échelle impliquant déjà, dès 2016, Juan Carlos d’Espagne et sa tante, Pilar de Bourbon, alors détentrice d’une société panaméenne.
Les poursuites contre Yves Bouvier, preuve d’un nouveau volontarisme suisse
Ce volontarisme de la justice suisse n’embarrasse pas uniquement les étrangers ayant domicilié leurs comptes dans les banques helvètes. Yves Bouvier, personnalité suisse bien connue du gotha mondial, également cité dans l’affaire des Panama Papers, est lui aussi inquiété par la justice de son pays. Surnommé le « roi des ports-francs », Yves Bouvier a fait fortune en bâtissant, aux quatre coins du globe (Genève, Singapour, Luxembourg, etc.), de gigantesques entrepôts ultra-sécurisés. En 2014 déjà, le Contrôle fédéral des finances (CDF) suisse estimait, dans un rapport, que « ce type d’entrepôt douanier a une fonction de gestion de fortune (…) et d’optimisation fiscale pour des marchandises de haute valeur ». Lire la suite.